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SEPTIEME
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SEPTIEME
11 septembre 2013

CONJURING, de James Wan

Unknown

Il est vrai que l'avis de Septième sur le film d'horreur grand public de l'année arrive un peu tard (le film est sorti le 21 août), mais le cas mérite qu'on s'y arrête un instant. Le première raison est l'espèce de saut que réalise le travail de James Wan, franchissant la regrettable faille qui séparait le cliché horrifique de son potentiel. Conjuring est sans commune mesure avec les clichés usés et l'esthétique sans consistance d'Insidious, son précédent film, qui ne faisait procéder la peur que de quelques trop rares bonnes idées de mise en scène ou de trop seuls effets sonores et visuels. Le cinéaste et ses collaborateurs changent ici du tout au tout leur projet : la base sera une histoire dite vraie, impliquant donc, au moins, un doute – terrifiant si l'on choisi le film pour joindre cette possible réalité – qui, en dépit de la mode, reste une ressource non négligeable pour le cinéma d'épouvante. C'est précisément le travail d'équipes comme celle de Conjuring qui nous le rappelle. Ici, comme chez Alexandre Aja, on est capable de jouer avec le poncif sans le vider de sa substance. La richesse du montage plastique et la minutie du montage narratif viennent forer un héritage desséché par la paresse créative d'une pensée unique empêtrée dans le lieu commun esthétique. Cependant, on objectera que le développement patient de la mystérieuse affaire et de ses protagonistes nous laissait en droit d'attendre un dénouement plus profond, plus organique. De plus, la richesse de l'ambiance procédant des plans larges en mouvement autant que de l'effrayant décor pittoresque seventies donnait à imaginer à plusieurs reprises la possibilité d'une musique moins présente, ce qui aurait atténué le caractère sensationnel en tant qu'il met cette distance rassurante et frustrante à la fois entre le récit et le spectateur. En somme, l'excellent travail de James Wan sur ce film nous mène, du fait de la peur et donc de l'adhésion qu'il suscite, à exiger d'un cinéma éprouvant comme celui-ci qu'il explore davantage l'univers convoqué (le mysticisme, la famille, le mal) et ose nous mettre face à des questions auxquelles la terreur nous forcerait à chercher des réponses.    

Sébastien Perrin

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